Vente des fruits et légumes : Les femmes risquent leur vie

Elles sont souvent devant les supermarchés, devant les boutiques, devant les hôpitaux et sur les grands artères de la ville de N’djamena avec leurs marchandises. Elles, ce sont les vendeuses des fruits et légumes qui sont souvent exposées aux dangers de la circulation et de certaines calamités de la ville pour rechercher leur pain quotidien. Pour en savoir plus sur leur commerce et les problèmes auxquels elles rencontrent, nous avons sillonné quelques artères de la capitale. Constat…

« Oh non, je n’ai pas le temps ! Mes clients seront là dans peu de temps et je n’ai pas encore fini de déballer mes fruits ! Revenez une prochaine fois », c’est ce que nous a laissé entendre Adneli Chanceline, vendeuse des fruits devant le marché de Dembé. Après hésitation, elle fini à se prêter à nos différentes questions. Mme Mossoumta dit exercer ce métier devant ce marché depuis plus de 13 ans. Auparavant elle vendait ses fruits et légumes devant le marché central. Elle dit être fière de ce métier quand bien même il n’est plus rentable comme autrefois, il lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. « Trois personnes travaillent avec mois  et sont rémunérées à 1000f par personne et par jours. Ma recette journalière s’élève parfois à 50 000F. Nous avons des fournisseurs dans les petits villages qui nous livrent les marchandises très tôt  les matins. Des femmes aussi prennent avec nous pour les revendre », ajoute-t-elle. Elle a par ailleurs souligné que leur métier les expose aux accidents, vu qu’elles sont aux abords des routes et font face aux problèmes de vol. Elle a ensuite demandé que le gouvernement leur vienne en aide avec un espace pour faire leur commerce.

Irène Madjibi, quant à elle déclare que la vente des fruits est un commerce qui n’est plus rentable comme les années précédentes, car le marché est saturé. Pour sa part, Mekila Leticia qu’on a trouvé  aux abords de la rue menant vers le Ministère des affaires étrangères, nous a confié qu’elle vend les fruits et légumes depuis aux moins cinq ans et s’en sort bien. « Ce métier est difficile comme tout autre d’ailleurs, mais l’essentiel est qu’il nous permet de soutenir nos époux dans les dépenses familiales. Même si on n’a pas fait des études, nous disposons tous de moyens pour nous en sortir », a-t-elle déclaré. Parfois, a-t-elle dit, « les autorités de la mairie viennent nous chasser en ramassant nos marchandises » ; mais comme elles n’ont pas un endroit où faire leur commerce, elles sont obligées de revenir s’y installer encore tout en espérant que les choses changeront. Mlle Fati que nous avons trouvé entrain de servir ses client devant le rond-point du pont à double voies, a indiqué qu’elle commence sa vente des fruits tous les jours, aux environs de 9heures du matin jusqu’à 21heures. Selon cette dernière, la commercialisation des fruits au bord du goudron est un métier à risque, parce qu’elles sont exposées  à la poussière, aux accidents de la circulation et à beaucoup d’autres aléas. « Le commerce des fruits n’est pas très rentable. Mais grâce à ce métier j’arrive à subvenir à mes besoins et à payer la scolarité de mes enfants. Aussi l’espace que nous occupons ne nous est pas taxé, donc nous remercions les autorités pour cela » a-t-elle laissé entendre.

Ismaël Tagui Bissi

Laissez un commentaire via Facebook

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.