Face au discours du pape François relatif à la célébration hors liturgie des couples du même sexe, les évêques du Cameroun ont exprimé leur position.
Réunis autour de la Conférence Épiscopale Nationale du Cameroun (CENC), les évêques ont rendu officiel le 21 décembre leur décision sur l’épineuse problématique de la place des couples du sexe identique au sein de l’église. « L’homosexualité falsifie et corrompt l’anthropologie humaine et banalise la sexualité, le mariage et la famille, fondement de la société. Dans la culture africaine, cette pratique ne fait pas partie des valeurs familiales et sociétales ». La sortie du CENC a semblé rassurer bon nombre de fidèles catholiques du Cameroun, dubitatifs du discours du souverain pontife. L’on exigeait avoir une idée claire sur une situation à l’origine de moult préoccupations. Le 8e point de la décision des hommes en soutane précise : « Par conséquent, nous interdisons formellement toutes bénédictions des couples homosexuels dans l’Église du Cameroun ». Un affront contre le pape ? « Le poids des traditions africaines a sans doute motivé la déclaration du CENC – consciente du risque que prendrait l’église en cas de validation même hors liturgie des mariages homosexuels ». Thomas Fotué Simo, écrivain et sociologue des religions, analyse la position des évêques exposés à ce cas sensible lié aux mœurs et au sacré. Toutefois, l’universitaire anticipe sur une éventuelle scission interne de l’église catholique. « Les divergences idéologiques dans des groupes tendent à créer la division des acteurs. Le Vatican et les prélats en Afrique ne seraient pas éloignés d’un tel schéma ».
Tchuisseu Lowé
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