Tchad : A quoi servent les partis politiques alliés ?

Un enseignant, chef d’un parti politique, absent depuis un an de son poste, se fait épingler un jour par une mission de contrôle. Les indiscrétions lui permirent de rencontrer, à son bureau, l’agent en charge de la conclusion. Il lui fit comprendre de ne pas se méprendre sur sa personne, qu’il était un chef de parti allié du Mps, en contact permanent avec Idriss Déby en personne. L’agent qui n’est pas né des dernières pluies, le congédia et lui demanda alors d’aller se plaindre au Président. Pendant ce temps, il procédait à la suspension du salaire de l’homme qui pouvait toujours attendre, le temps que son allié ne le reçoive. Cette anecdote nous permet de tirer trois enseignements.

D’abord, ce que c’est un parti politique. C’est avant tout un regroupement de citoyens, soucieux du développement de leur pays. Ils en font un plan, définissent des programmes et les stratégies de les atteindre. A l’intérieur, on met en place des textes sous la forme de règlement intérieur pour régir les rapports interhumains, administratifs, juridiques et de gouvernance.   On y désigne pour un temps, les gestionnaires principaux dont le chef, le plus souvent pressenti pour des aptitudes à gérer le pays sur la base de programme établi, en cas de conquête du pouvoir. Ainsi, il est à comprendre que tout parti politique, reconnu ou non, vise toujours la conquête du pouvoir. Ici, tous les coups sont alors permis.

Ensuite, la notion même de s’allier à un autre ne vise pas autre chose que de conquérir ce pouvoir, selon des conventions et des concertations filtrées. On n’est pas allié à vie. On peut décider de nous séparer de l’allié lorsque les clauses de nos accords ne sont pas respectées ou quand il adopte une ligne déviante des objectifs préalablement établis.  Au pays de Toumai, nous sommes alliés au Mps  pour ne pas le déranger. Qui mieux est, la subvention accordée aux partis politiques reconnus, offre l’occasion de toute une servitude.

Enfin, être chef de parti politique donne le droit de fouler au pied les textes de l’Etat ? Certains très zélés, pour avoir simplement dit bonjour à IDI se croient permis de tout. IDI est, à ce titre, le président de tous les tchadiens citoyens. Si certains ne peuvent pas le rencontrer physiquement, ils le peuvent à partir de plusieurs mécanismes mis au point pour le faire. Mais, des partis politiques, il y en a qui ne souhaitent même pas le rencontrer. On n’est pas obligé de le faire. On est obligé de respecter ses devoirs et ses droits.

Cependant, nous ne voyons pas braiement, sincèrement l’utilité des partis politiques dits alliés sur l’échiquier nationale et internationale. De véritables sangsues, incapables de réfléchir d’eux-mêmes, qui se complaisent à la médisance, au complotisme et au griotisme. Ils empêchent de pratiquer la démocratie et, adeptes de la pensée unique, ils sont les relents des tortures et des dictatures qu’ils ont couvées.  On se souviendra à juste titre  d’ailleurs du fameux « Président, la force de l’Homme est dans la marmite » de Béchir Bisko Hama à Pont – Bellilé, une certaine année, 2001 si nous avons bonne mémoire.

ALLAFI AMADOU NGANANSOU

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