Les festivals au Tchad: Un business qui ne profite qu’aux organisateurs

Un festival est une manifestation à caractère festif, organisée à époque fixe autour d’une activité liée au spectacle, aux arts, aux loisirs, etc., d’une durée de un ou plusieurs jours.

Parler de festival dans un pays où les salles de spectacles sont rarissimes, dans un pays où les artistes sont abandonnés à eux-mêmes et leur statut social méconnu, dans un pays où les seuls lieux les plus fréquentés sont les bars, alimentations et les boites de nuit, dans un pays où l’avenir des arts et cultures parait encore plus désolant que son présent, dans un tel pays, les festivals sont des perles précieuses qu’il faut entretenir, promouvoir et pérenniser. Sur ce dernier point, le Gouvernement du Tchad à travers le Ministère de la Culture, apporte un appui financier, même s’il est loin des attentes des organisateurs. Et cette attention mérite tout de même une reconnaissance.

Les festivals sont les seuls cadres appropriés où les artistes viennent séduire les acheteurs de spectacles et ou éventuels promoteurs des arts et de la scène, pourraient leur offrir de meilleures perspectives de promotion et d’insertion dans les circuits internationaux de diffusion. Mais, que reproche-t-on réellement à nos festivals ? Ces questions taraudent l’esprit de bien d’artistes et hommes de culture.

Si certains d’entre eux soutiennent aveuglement les organisateurs des festivals, d’autres en revanche, ne se voilent pas la face et affirment haut et fort que c’est un busines qui ne profite qu’aux organisateurs.

D’une manière générale, les festivals au Tchad sont l’initiative des associations culturelles. Mais dans les faits, ils sont les biens des directeurs artistiques, qui sont en même temps responsables de ces associations.  Certains sont inamovibles. A chaque édition, un semblant de comité d’organisation est mis sur pied avec à la tête l’inamovible directeur artistique, nommé à vie. Les membres du comité qui sont remplacés à chaque édition ne sont là que pour amuser la galerie, les choses sérieuses se discutant ou se décidant avec le directeur artistique et quelques membres de sa famille ou quelques amis intimes corrompus. Les cachets des artistes locaux programmés officiellement ne dépasseraient pas 200 000 F.CFA.

L’engouement et le goût immodéré que développent les promoteurs culturels et les agences de communication au Tchad pour les artistes étrangers méritent bien qu’on s’y interroge.

Ce qui parait paradoxal, est que nous assistons à un déclin total des arts et des cultures du Tchad, d’autant plus que les promoteurs culturels tchadiens, utilisent les maigres ressources financières mises à leur disposition plutôt que de promouvoir les artistes locaux  au bénéfice des artistes étrangers. La gestion financière des événements culturels au Tchad est entourée de beaucoup d’opacité et de flou. Les promoteurs ne cessent de se plaindre à longueur de journée qu’ils ne trouvent pas de financement. Pourtant, les autorités compétentes font venir des artistes étrangers qu’ils logent dans des hôtels de luxe. L’autre paradoxe, c’est que les banderoles et autres publicités sont chargées des logos, des sponsors, alors que les promoteurs nient totalement leur participation financière. Pour marquer leurs jeux, ils payent très mal les artistes locaux et le plus souvent, ils ne donnent même rien du tout. Décidemment le vol et le banditisme ne cessent de grandir dans le milieu des arts.

Par Allafi Amadou Nganansou alias FATTAALL

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