Le Tchad à l’heure du coronavirus !

En milieu de semaine dernière, un agent du ministère de l’habitat serait rentré frauduleusement au bercail, de Dubaï et via les pays à très haut risque Covid19 comme l’a attesté son itinéraire. S’étant rendu le lendemain au service, son état suspicieux fit prendre la poudre d’escampette à tous ses collègues, collaborateurs et usagers dudit département. Il en est de même quelques jours plus tôt,  pour le personnel de la Socoa-Tchad qui se serait dispersé aussitôt l’éternuement d’un Chinois en visite d’affaires. De telles situations cocasses se vivent au quotidien dans nos cercles. C’est à croire que le pays s’installe de plus en plus dans une  psychose alternée par l’indiscipline d’une population ignorante, inconsciente et  incivique puis  d’une impréparation sanitaire, remarquable au niveau du dispositif de veille. Pendant ce temps, la pauvre population trinque un coup.

Des incongruités aux maladresses, depuis que le pays est installé à l’ère de la nouvelle pandémie, rien n’est pensé franchement pour prévenir le mal et mettre en place des mesures d’accompagnement. D’abord, une  forme de cacophonie gouvernementale a vu les ministres, les plus prompts, s’illustrer par des mesures assez spectaculaires. La fermeture des frontières aériennes à tous les trafics et terrestres  avec le Cameroun, comme si ce n’est par là que le virus entrerait plus surement. Mais la porosité de ces lignes de démarcations et l’appétit  immodéré du « mouille-barbe » de nos gardes frontières  ont permis de nous inonder  de groupes de malades potentiels.  Partis massivement  du pays pour des raisons d’études supérieures,  même s’il est vrai que l’Etat Tchadien qui devrait se soucier de veiller au rapatriement des citoyens expatriés avait la tête à autre chose, ceux-là, supposés au summum de leurs sciences, se devaient au moins d’observer les règles édictées par les gouvernants. Il ne leur coûtait rien de se présenter aux services compétents, chargés de leur prise en charge pour un contrôle de routine. Ensuite, le malentendu nocif entre le gouvernement et l’Ordre des médecins, pratiquement pas associé ni concerté pour les différentes stratégies mises en place. Les Tchadiens et l’opinion internationale ont plus apprécié le one man show du ministre de la sante et le premier responsable de la cellule de veille. La santé des hommes ne passe pas par les politiques. Les images télévisées nous ont habitués à voir les populations hexagonales, au pas de leurs portes ou aux fenêtres, chaudement applaudir les agents de la santé, ces héros de l’heure, aux prises directes avec le virus. Leur rang et leur corps de métier est la première victime par les décès de quelques uns de leurs collègues. Notre survie est au bout de leurs seringues.   

Si l’ignorance et l’indiscipline font le lit de tous les désagréments et de tous les maux, le trait caractéristique du tchadien n’est pas seulement cette désinvolture avec laquelle il prend les choses les plus sérieuses et les plus dangereuses. On ne saurait à qui accorder la palme des bêtises. Actuellement se côtoient sur le théâtre macabre, des spectateurs et acteurs de profils viciés. D’abord les extrémistes religieux. Ils n’ont pas attendu longtemps. Ils pensent que le mal est envoyé par le ciel pour punir les crimes des incroyants, comme l’a claironné fort un pasteur. Comme aussi le pensent les musulmans pour qui nul ne peut empêcher que le destin s’accomplisse. Se laver les mains ou non, se serrer ou pas les mains ne sont que balivernes. Emboitent le pas de cette première frange, le pseudo intellectuel. Convaincus que le coronavirus, comme le Sida, le SRAS et autres maux ne sont que des inventions de laboratoires. Les américains ou les chinois, les « nassaras »,  pour se nuire les uns et les autres, ont crée ces maladies puis, ils fondent leurs convictions immunitaires sur la carapace antivirus que constitueraient pour eux, la peau noire, la très grande chaleur.  Dans cet arrimage anti mesures salutaires, le gros de la bande est constitué des populations des débrouillards, analphabètes à la limite, désœuvrés pour la plupart, vivant de la précarité. Leurs conditions de vie même est déjà une « épidémie ». Eux, ils sont depuis longtemps inscrits au chapitre de la mort et n’attendent qu’à s’en aller.

Ce que les tchadiens commencent à ressentir avec cette conjugaison de circonstances douloureuses, ne semble être que le début d’un calvaire bien sérieux, s’il advenait que de nouveaux  cas de Covid19 venaient à être notifiés. Au regard des statistiques qui ont fait basculer les pics du mal, de la Chine à l’Italie pour caler  provisoirement et de façon crescendo aux USA,  tous les regards sont tournés vers l’Afrique. Et pour cause ! En  dehors de la malheureuse sortie des chercheurs français qui avaient laissé parler leur subconscient indexant le continent noir comme un possible laboratoire d’expériences pour un mal qui décime outrageusement les sexagénaires basanés et autres yeux bridés et peaux blanches. Mas sous nos cieux, la réalité sociale et économique nous laisse pantois. Dans un pays qui vit de l’informel, les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le covid19 ne sont rien d’autres que le coup de grâce pour abréger la souffrance du blessé. Que deviennent actuellement les milliers gents des firmes des jeux qui tirent leur pitance des maigres ristournes de recettes quotidiennes ? Ces milliers de « servants » dans les bars et alimentations, engagés avec un salaire aléatoire ? que deviennent ces milliers de petits commençants qui n’attendent que la fin de la journée pour prélever une pécule congrue pour le repas ? En tout état de cause, il semble que ceux qui tirent leurs affaires du jeu sont les forces chargées de veiller à l’application desdites mesures. N’en faisant qu’à leur tête, ils rançonnent, ponctionnent, arnaquent les pauvres citoyens. Mais, pour ombrien de temps.

Le Tchad à l’heure du coronavirus ressemble à ce bordel où tout est permis. D’une part, la peur de contracter le mal hante les esprits des uns, tandis que pour d’autres vivants déjà dans la précarité, ce mal n’est que de l’ordre des choses. Les plus religieux entendent ramener, à l’occasion, les égarés sur le chemin de Dieu. Evidemment que dans une pareille circonstance, les affaires ne manquent pas e fleurir, les trafiquants de tous bords déploient les artifices pour se sucrer. Il en est de même pour les forces de l’ordre qui n’attendent toujours que de ces genres de situations pour faire leur fortune. Vivement, que le ciel nous préserve des effets pervers prévisibles.  

Merguet  P’nabeye � Z�

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