« La frustration nourrit la haine et attise la violence » Idriss Abdelkerim FOUDOUSSIA, PCA ONG ACHDR

Déclaration  du Président du Conseil d’Administration (PCA) de l’ACHDR :

M. Idriss Abdelkérim FOUDOUSSIA,

Mesdames et Messieurs les journalistes, avant tout propos, l’ONG Nationale ACHDR, entendez Association pour l’Action Humanitaire et le Développement Durable, vous remercie pour votre présence à ce point de presse dont le seul but est de vous entretenir sur le phénomène d’inondations dans le 9ème arrondissement municipal de N’Djaména et les conflits éleveurs-agriculteurs  récurrents dans notre pays.

Pour vous permettre de mieux comprendre le contexte dans lequel ce point de presse est organisé, il y a lieu de noter que l’ACHDR s’est fixée comme vision, de travailler  « pour un Tchad dans lequel les hommes et les femmes de différents horizons vivent en harmonie à l’abri de toutes les formes de conflits et de catastrophes et s’acceptent mutuellement dans le respect de leurs différences ethniques, culturelles, religieuses et géographiques ».

En se référant à cette vision ambitieuse et noble, l’ACHDR ne saurait rester indifférente aux souffrances que subissent, pratiquement, chaque année, certaines couches de la population tchadienne et, en tant qu’organisation de la société civile, elle a le devoir d’attirer l’attention des plus hautes autorités sur ces questions dont les solutions sont envisageables.

Il est certes vrai que des gestes de solidarité ont été faits par des organisations et des personnes des bonnes volontés afin de soulager, un tant soit peu, les victimes de la montée des eaux des fleuves Chari et Logone. Mais, il est aussi vrai que, ce genre de phénomène naturel, cyclique, devrait être contenu si seulement des moyens importants avaient été déployés par le Gouvernement à temps.

De notre avis, les moyens financiers, matériels et humains pour faire éviter les souffrances aux populations riveraines des deux fleuves ne manquent pas ! La construction des digues et le renforcement des berges ne peuvent pas coûter à l’Etat autant d’argent.

Gouverner, c’est prévoir, a-t-on coutume de dire !

Rappelons-nous également que la frustration nourrit la haine et attise la violence.

Les Gouvernants doivent faire preuve du courage et de la hauteur en prenant des mesures salutaires qui vont contribuer à inverser de façon durable les tendances actuelles des violences qui compromettent la cohabitation pacifique et mettent en mal le mieux vivre-ensemble dans l’ensemble du territoire national.

 Ayant foi au pays et fidèle à notre vision, l’ACHDR propose aux parties prenantes à travers ce point de presse, quelques axes d’actions pour solutionner le problème cyclique d’inondations du 9ème arrondissement municipal de N’Djaména et inverser la courbe vertigineuse des conflits éleveurs-agriculteurs qui prennent malheureusement des proportions inquiétantes.

Par rapport à l’inondation cyclique de la commune du 9ème arrondissement de N’Djaména, nous estimons qu’il fait agir sur les causes que de continuer par gérer les conséquences qui sont souvent fâcheuses. Pour ce faire, nous proposons :

  • L’accélération du processus d’élaboration et la mise en œuvre des actions prioritaires issues du plan de développement de la commune du 9ème arrondissement ;
  • La forte participation de la population de cette commune dans la mise en œuvre des actions prioritaires découlant du plan de développement ;
  • L’implication de l’Etat et ses partenaires dans la réalisation des actions de développement de cette commune en mobilisant des ressources matérielles, techniques et financières conséquentes. 

S’agissant des conflits éleveurs-agriculteurs qui affectent dangereusement la cohabitation pacifique et la cohésion sociale des communautés tchadiennes en dépit des rappels et de mises en garde incessant du Maréchal du Tchad, Idriss Deby ITNO, nous suggérons,  ce qui suit :

  • L’utilisation rationnelle des cadres de concertation multi acteurs et les mécanismes communautaires de règlement pacifique des conflits existants ;
  • Le respect strict des couloirs de transhumance ;
  • Le désarmement systématique des éleveurs et certains agriculteurs véreux détenant des armes de guerre ;
  • Le règlement équitable des différends opposant les éleveurs aux agriculteurs par les autorités administratives et militaires ;
  • La répression de tous les actes issus de ces conflits et compromettant le bon vivre ensemble conformément aux dispositions des lois en vigueur de la République ;
  • La multiplication des initiatives visant à renforcer le brassage intercommunautaire et surtout, des jeunes ;
  • L’introduction dans le curricula des modules de formation traitant des questions du vivre ensemble et de la consolidation de la paix.

Mesdames et Messieurs les journalistes, pour finir mes propos, je voudrais rappeler ici que pour arriver à bout de ces sujets d’actualité, nous aurons une responsabilité partagée. Tous ensemble, nous devons travailler pour un Tchad uni et prospère car nul n’a le monopole sur ce pays qui est un héritage commun, si cher à tous.

                                       ACHDR pour tous, tous pour ACHDR !

                              Je vous remercie pour votre bien aimable attention !!!

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