Grand cœur: l’occasion fait le larron

L’histoire de l’humanité nous enseigne que les maladies, chroniques ou épisodiques,  épidémiques et endémiques ont toujours fait des ravages dans les rangs des hommes. La plus pernicieuse, la « Peste noire » ou encore « Grande Peste », phénomène provoqué par une défaillance respiratoire – hypoxie – a ravagé l’Europe au XIVe siècle. Elle est ainsi appelée  à cause de la couleur violacée, caractéristique que prend la peau de toutes ses victimes au cours de leurs dernières heures. Aujourd’hui, avec le covid-19, nous avons le plus bel exemple d’un mal transfrontalier, qui a atteint en en temps record, presque simultanément,  tous les cinq continents. La mobilité des hommes a accentué le phénomène. Mais il est également le plus bel exemple de solutions comportementales, en particulier « la solidarité collective et vigilante », observable à travers le monde des hommes dont les fondements entiers viennent d’être rudement éprouvés

En fait, nous venons de découvrir par là, combien l’existence est éphémère et combien est absurdité, notre raison de vivre. Si, l’histoire collective du terroir nous renseigne qu’en son temps déjà, un malade hospitalisé a décidé de rentrer chez lui parce que le médecin traitant n’a pas pu sauver sa mère, agonisante et admise au même pallier que lui, il n’a pas tort en somme. Aujourd’hui, même les médecins meurent, premières victimes de la pandémie. Et Dieu sait combien ils le seront au Tchad après toutes ces vagues de contamination qui se comptent dans leur corporation. Ce faisant, comme toujours dans ce genre de situation, si les scientifiques sont massivement appelés à la rescousse, ils ne sont pas les seuls sur qui tout le monde compte : malades et personnes saines espèrent qu’ils sont ce rempart avec des possibilités d’éventuelles thérapies et de prévention. A défaut d’autres énergumènes s’y mêlent.

En l’espèce, l’antidote tarde à se mettre en place. Est-ce pour la bonne cause ? Pendant que les praticiens ne s’entendent pas, les politiques se lancent dans une voie sans issue et certains citoyens s’émancipent des mesures de confinement auxquelles ils sont soumis, décidant à la place des chercheurs et autres inventeurs de la potion de bienfaisance. Le Président Malgache a sa décoction. Le Burundais en a cure. Trump  ne décolère pas contre la Chine qui le ridiculise, cependant qu’il ne jure que par cette dérivée de la chloroquine, se rapprochant des premières tendances Israéliennes et des professeur  Béninois et Sénégalais et Français,   tandis que l’Europe,  ayant testé les limites de la théorie d’immunisation anglaise avec le cas Boris Johnson, voit l’hôpital de la Salpêtrière en France, faire un clin d’œil malicieux aux fumeurs : la nicotine empêcherait au virus coronaire de se développer, observée sur 5% des patients admis dans ses services.  

Dans cette équipée de redemption, les réligieux ne sont pas du reste. En mode confinement, les églises et les mosquées ont rabattu le caquet. Mais encore, quelques illuminés de notre pays n’ont que faire de ces meures prises pour éradiquer le mal. Les plus sectaires y voient une correction divine des bévues humaines. Cela se sait aussi et nous le vivons plus que jamais. Mais, plus intéressant et le plus insipide est ce cas. Ne dit-on pas qu’  « à quelque chose, malheur est bon ! ». ou bien encore que « Même d’une charogne, des hommes chercheront à tirer profit ». Ou encore de cet autre qui dit que « même du bouc on voudra traire du lait ». Pour ce goût de gain facile immodéré de l’homme,  cette attitude transcende les âges et se vérifie toujours,  en cas de guerre ou autre catastrophe, touchant massivement l’humanité. Des profito-situationnistes sont légion en ce bas monde. Les voleurs, des détrousseurs patentés, des coupe-gorge, des coupeurs de bourses effrontés et des pillards de tout acabit accompagnent les larmes et les deuils des uns et des autres en les soulageant, licitement et illicitement de quelques effets ou de quelques espèces sonnantes et trébuchantes. Il en est ainsi pour le cas que nous vivons. Il est vrai que les gouvernants se sont organisés en comité de veille et sécurité sanitaire. Des mesures de prévention, de contrôle et de traitement,  et toute une panoplie de mesures préventives ont été édictées afin de pouvoir améliorer des conditions sanitaires, le cadre de vie et ainsi réduire le nombre de cas. Mais au fur et à mesure que nous avançons dans leur mise en place effective, nous remarquons que les forces de l’ordre privilégiées dans cette mission, excellent dans les bavures. Passe encore cette masse difforme habillée en loyaliste. Mais, les commerçants, en bon truands,  dont le propre est de tirer bénéfice de tout, se confondent dangereusement avec une institution de la République de grande aura. En effet,  lorsque le Président Idriss Deby Itno décide d’injecter plus de 900 milliards dans cette bataille contre ce mal invisible, la première main tendue à la réception est celle de la Fondation Grand cœur, plutôt que celle des organisations caritatives de bien faisances comme la Croix et le Croissant-rouge à qui sont généralement confiés ces genres de distribution de vivres aux personnes nécessiteuses.    

Il semble que la meilleure mesure préventive réside dans le contrôle  de la Fondation Grand Cœur. De la sorte, les personnes, malades, mises en observation ou « confinées » peuvent être  nourries et de simples précautions,  comme l’hygiène des mains,  peuvent suffire aux tchadiens à se prémunir contre son infection.

Merguet  P’Nabeye

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