Emancipation, parité, égalité : la longue marche de la Femme vers un leadership assumé

Malgré des avancées notoires obtenues à l’issue d’incessantes luttes, la condition de la Femme se pose toujours avec acuité. Aujourd’hui, plus qu’hier, la gent féminine est étiquetée comme « Vulnérable » avec toute la connotation négative qui va avec. Pourtant, depuis la nuit des temps, la Femme s’est toujours affirmée et son poids n’a cessé d’être l’unité de mesure qui apporte de l’équilibre à la balance sociale. C’est donc un malheur que de constater que, victimes d’une injustice harassante et d’une violence indicible, la Femme en arrive à reconquérir ses droits les plus basiques.

Dépassée, la période où la femme luttait pour son émancipation afin d’avoir son mot à dire sur le plan politique et civique. Ce droit, elles l’ont acquis depuis le 4 juin 1919 aux Etats-Unis et le 21 avril 1944 en France. Au Sénégal par contre, ce n’est qu’en 1945 que la Femmedes Quatre Communes aura la possibilité de se rendre aux urnes au même titre que l’Homme. Ces différents acquis ont été obtenus, ou plutôt arrachés, après de rudes combats. D’excellentes figures historiques aux visages féminins ont pu ainsi redonner au monde un tant soit peu de sens de justice et de justesse dans sa démarche. Nombreuses, en effet, ont été ces porteuses de voix dont les fruits du labeur procurent aujourd’hui aux femmes l’opportunité de goûter à « l’amère saveur de la liberté » pour paraphraser David Diop.

Quand le leadership de la Femme éclaire les hommes

La phallocratie n’a jamais été un régime basé sur la justice et l’équité. La femme a toujours été victime de cette discrimination établie sur la base de présupposés et de préjugés qui n’ontd’autre nom que le sexisme. Or, l’histoire regorge d’exemples de femmes ayant inspiré l’Homme de manière générale. En un moment donné de l’histoire, des femmes, compte non tenu de leur race, ethnie, ou religion, ont eu à mener une assemblée d’humains (tous genres confondus), et de la façon la plus efficiente.

Aussi loin que l’on pourrait remonter, des figures s’offriront en nous à titre illustratif. Source d’inspiration des musulmans, le Coran nous dresse l’histoire de la Reine de Saba en narrant son pouvoir adossé sur une diplomatie affirmée. A la tête d’un grand et prospère royaume, cette souveraine a pu éviter la guerre à son Etat grâce à son esprit aiguisé. Le dialogue rapporté entre lui et ses administrés démontre, si besoin en est, les compétences énormes qu’on peut attendre d’une Reine ou même d’un leader pour ainsi dire.

Après avoir consulté ses notables et qu’ils lui eurent proposé l’option de la guerre, « elle dit : en vérité, quand les rois entrent dans une cité, ils la corrompent, et font de ses honnêtes citoyens des humiliés. Et c’est ainsi qu’ils agissent » (An-Naml, verset 34). A la force que proposèrent les hommes, la Femme répondit donc par l’intelligence et le langage diplomatique. Elle nous aura enseigné que la guerre n’est pas toujours une solution aux provocations.

Sojourner Truth, Rosa Parks: deux femmes, une trajectoire : la liberté

Dans la longue marche vers la liberté de l’Humanité de façon globale, la Femme a toujours posé d’importants pas couronnés de gloire. C’est le cas d’Isabella Baumfree, connue sous le nom de Sojourner Truth, et qui fait partie des plus grandes figures anti-esclavagistes en Amérique. Elle est parmi les plus braves femmes que l’histoire des Blacks américains du 19ème siècle puisse nous offrir. Abolitionniste, elle est aussi ce qu’on peut qualifier de féministe puisque la brave dame avait une pensée particulière aux femmes, non seulement celles de sa race, mais aussi celles issues des autres. C’est dans ce cadre que s’inscrivit son très célèbre discours Ain’t I a Woman, prononcé le 29 mai 1851.

Même si Sojourner Truth a gagné sa liberté en 1826, l’esclavage a continué de faire le quotidien des Noirs américains. Elle voyagera à travers le pays pour prêcher en faveur de la libération des minorités tenues en esclaves aux Etats-Unis. Pour plus d’un siècle encore, les Noirs américains devront faire avec le racisme, la discrimination, les stéréotypes, et tous les clichés que l’Autre, en l’occurrence le Blanc, a bien voulu lui coller. Il aura fallu, face à l’action timide des hommes, la réaction d’une femme qui va bousculer les normes sociétales longtemps établis aux Etats-Unis. Rosa Parks, elle s’appelle.

Cette dame va déclencher un tsunami dans l’Amérique raciale où les esclavagistes continuaient de faire régner leur désir. En 1955, Rosa Parks refusera de céder sa place à un passager blanc comme le voulaient les lois ségrégationnistes. Cette insoumission va avoir des développements inespérés quand la dame sera arrêtée et jugée. C’est à partir de là que Martin Luther King, inspiré par la bravoure de cette femme et la justesse de son combat, s’investira pleinement dans la lutte contre le racisme et pour l’égalité raciale. C’est aussi grâce à ce refus que Rosa Parks est surnommée « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain.

Par Ababacar Gaye/SeneNews

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