Au sujet de la crise libyenne, le Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno s’est fait entendre. Dans un entretien exclusif accordé à RFI à l’occasion du 60è anniversaire de l’indépendance du Tchad, il a fait savoir que la guerre qui se mène en Libye est une guerre sous procuration.
Depuis la chute du régime de Mouhammar Khadafi, icône de la révolution libyenne, le pays est tombé dans une guerre civile qui débouchera plus tard sur une guerre entre deux camp dirigés par deux hommes forts du pays. D’un côté, il y a le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Fayez Al-Sarraj reconnu par la communauté internationale et l’Armée nationale libyenne (ANL) du Maréchal Khalifa Haftar. Dans cette guerre, plusieurs pays étrangers interviennent. C’est le cas du Tchad dont l’ingérence dans la crise est évoquée. Dans un entretien exclusif accordé à RFI via l’émission « Le débat africain », à l’occasion du 60è anniversaire de l’indépendance du Tchad, le président Itno n’a manqué aucune occasion de justifier son choix.
« Moi, j’ai choisi la paix pour la Libye, pour mes frères libyens. Je n’ai pas choisi un camp contre un autre camp », a-t-il fait savoir. «Qui héberge aujourd’hui, les terroristes ? Quel est le camp qui recrute et héberge des mercenaires ? Quel est le camp qui vient déstabiliser tous les pays du Sahel ? A partir de là évidemment, il est clair pour nous d’avoir intérêt de nous défendre dans le choix que nous faisons », a-t-il justifié. Même s’il ne l’a pas avoué, le président tchadien soutient le camp du Maréchal Haftar qui, à ses yeux, aide à combattre les terroristes et le développement du mercenariat, deux maux qui gangrènent la bande sahélienne actuellement.
Le Maréchal du Tchad pointe de doigt le rôle joué par les puissances occidentales pour la dégradation de la situation sécuritaire de la Libye. Il affirme : « La Turquie n’est pas le seul pays à se mettre dans la danse de la Libye. Il y a beaucoup d’agendas et tous ces agendas ne sont pas des agendas qui militent en faveur de la stabilité, d’un retour à la paix, d’une réconciliation des Libyens au grand dame des pays du Sahel qui sont les premières victimes». En raison des ressources naturelles dont la Libye dispose, Kadhafi a été liquidé, a-t-il laissé entendre. Mais « aujourd’hui, à qui profite ce pétrole là ? Aux libyens ? », s’est-il interrogé.
Avec le stade auquel se trouve la crise la crise libyenne, il sera difficile au pays de retrouver sa stabilité car « la guerre de la Libye est maintenant une guerre internationalisée. La guerre qui se mène est une guerre sous procuration », a déclaré Idriss Déby. Pour que la paix revienne en Libye, il faut que les Africains prennent le devant des choses. « La communauté internationale cherche à écarter dans le règlement du conflit libyen, l’Union africaine et les pays africains ». Pour lui, le message est clair, pas de paix en Libye tant que l’Union africaine et les autres pays africains n’auront pas la pleine mainmise sur la situation libyenne.
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