Tchad : scène hollywoodienne au palais de justice de N’Djaména

Ce matin, le Tribunal de grande instance de N’Djaména tenait sa traditionnelle audience correctionnelle. Au menu, des dossiers de flagrants délits. Parmi lesquels la sensible affaire du tristement célèbre colonel de l’armée, jugé pour le meurtre d’un mécanicien, survenu le 14 juillet 2020 au quartier Champ de fils.

Selon les témoignages recueillis auprès d’un avocat qui était présent au moment de la survenance des faits, à l’annonce du verdict le condamnant à 5 ans d’emprisonnement ferme (les faits ayant été qualifiés de « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort »), le colonel se serait approché des trois juges vers lesquels il aurait pointé sa canne et se serait mis à les couvrir d’injures. Ses proches, arrivés nombreux au palais de justice et qui seraient entrés dans la salle d’audience armés, calment le jeu et l’exfiltrent au vu et au su de tous du tribunal. Des gendarmes, « armés d’armes rouillées et sans cartouches » (selon les propres mots ironisants de l’avocat témoin de la scène, qu’il qualifie de hollywoodienne), tentent de s’interposer. En vain. Un proche du colonel dégaine un pistolet et tire quelques balles en l’air pour apeurer les gendarmes et tous les badauds qui ont accouru pour suivre la scène. Le colonel est mis dans une voiture, qui démarre en trombe sous les youyous des femmes, venues pour la cause. Mais la fuite n’aurait pas été loin. Il aurait été rattrapé et conduit en prison.

Dans la même affaire, six jeunes accusés d’avoir lynché le colonel ont écopé de 6 mois d’emprisonnement.  C’est une affaire à suivre.

Par journal La Voix

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