Tchad : ces drôles de présidents de partis politiques

S’il est un domaine le mieux rétribué de nos jours, c’est bien celui de la politique. S’il est une entreprise qui en vaille le coût, c’est le parti politique. L’essentiel est de savoir où le placer : dans l’opposition démocratique ? La chienlit. Les partis alimentaires mouchardent les grosses pontes pour le compte de l’éminence grise et s’entredéchirent entre eux. La majorité présidentielle ? Le comble de l’ignominie. Ne pas avoir l’ambition de conquérir le pouvoir, le but ultime de toute création d’un parti politique, est très prisé par ce camp. C’est à ce prix qu’on essaie de divertir la population. Mais attention.

En fait, ces dernières années, le peuple a appris à voir clair dans le jeu politique et n’entend point se laisser distraire. Au moment où il a été conseillé aux jeunes de se créer eux-mêmes leurs emplois, par rapport à la fonction publique qui n’embauche plus, les plus courageux ont initié des projets porteurs qui ont rencontré l’aval des financiers. Les fainéants et spécialistes de la vie facile, eux, n’ont eu d’autres reflexes que de trouver des paravents. Les partis politiques en sont un. De la sorte, une horde de partis politiques, reconnue certes, mais sans légitimité, se greffe, au nom d’une quelconque majorité, à la mangeoire. Bientôt s’ouvrira la période des démagogues, avec la mise sur pied du Conseil National de Transition (CNT). D’ores et déjà, ils n’accordent plus leurs violons.  

En effet, depuis quelques temps, une partie d’un regroupement dénommée Front Nouveau pour le Changement (FNC) à travers une déclaration décide d’exclure son coordinateur Yaya Dillo Betchi qui dans une correspondance  adressée au Président du Comité ad hoc de sélection des candidatures au Conseil National de Transition, le président du Parti Socialiste sans Frontières , par ailleurs coordinateur de l’Alliance Front Nouveau pour le Changement précise, ‘’ Nous avons soumis au Ministre de la Réconciliation National  et de Dialogue nos propositions dans l’optique de donner au dialogue un caractère sincère et inclusif. A cet effet nous avons émis des propositions suivantes :

1-            La suspension de la mise en place du Conseil National de Transition (CNT) pour permettre que celui-ci soit une émanation des assises du dialogue et ait une légitimité actée par les participants (représentants des différentes sensibilités du pays).

2-            La révision de la charte imposée au peuple tchadien par le Conseil Militaire de Transition (CMT) afin de définir clairement l’encrage juridique d’une Conférence Nationale Souveraine Inclusive qui doit être pilotée par les forces vives de la nation sous les auspices de la Communauté internationale notamment l’Union Africaine ;

3-            L’annulation du décret N° 101 portant création d’un comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif, ce qui permettra de mettre en place un comité paritaire crédible, transparent et dénudé de tout soupçon de dérive pour un énième forum de mise en scène du MPS en vue de consolider son système de gouvernance.

Malheureusement selon le président du Parti Socialiste sans Frontières, coordinateur du FNC, Yaya Dillo Djerou Betchi, le CMT a fait sourde oreille de ces pertinentes propositions. Ce qui prouve la mauvaise foi pour un dialogue honnête et transparent insiste-il.

Les regroupements politiques sont des familles politiques qui doivent contribuer à l’animation de la vie politique et contribuer au changement dont aspire le peuple et non pas servir de visas d’entrée au CNT. Ainsi, faire des alliances le matin et les défaire le soir est encore de l’escroquerie politique. C’est ce que doivent comprendre la ribambelle de présidents dont la culture politique est assimilable à de la tambouille que proférer des menaces ou faire du chantage, vouloir intimider est l’œuvre des faibles, des incapables, des proscrits, et des marginaux détraqués mentaux. Vivement donc, que cette mise au point, teintée de conseils, parvienne à ces politiques, pour toutes fins utiles.

GASSIDA DIDDA

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