REVUE DE PRESSE : Les tueries de Sandanan font la Une de la plupart des journaux parus en semaine

Tuerie à Sandanan : c’est l’horreur ! s’exclame L’Observateur à sa Une où on peut voir les images des corps sans vie des personnes tuées, des femmes à la cérémonie de funèbre, se recueillant sur les tombes, face à la délégation de N’Djaména, faisant le rite traditionnel et les images de la marche pour la dignité et la justice  farouchement réprimée. Selon ce journal, le sang versé à Sandana n’est une folie meurtrière organisée. Sinon comment poursuit le journal, comment imaginer qu’on vienne encercler un village et attaquer une population qui ne se reproche rien. A l’exemple de la violence inouïe et barbare causée par les forces de défense et de sécurité contre les habitants d’Abéché en fin du mois de janvier 2022, rapporte L’Observateur, des criminels assoiffés de sang et qui se prennent pour des conquérants, ont ôté la vie à 11 innocentes et paisibles personnes sur leur propre terre. Entretemps, les autorités du Moyen Chari avec la bénédiction du Gouvernement cherchent désespérément à détourner les faits qui sont à l’origine de ce terrorisme. Au lieu d’interpeller les auteurs et complices responsables de cette boucherie, en premier lieu, le gouverneur, le délégué de la police, le commandant de la légion de la gendarmerie, et le chef de poste de Sandanan remarque L’Obs, le gouvernement veut faire croire à l’opinion nationale et internationale, qu’il s’agit d’un affrontement entre agriculteur et éleveurs. Manière de faire porter le chapeau et la responsabilité à la population autochtone relève l’observateur.

Dans le même journal, deux juristes écrivent deux lettres ouvertes au PCMT pour l’interpeller à prendre ses responsabilités. « Mon général, qui gouverne le Tchad ? » S’interroge le magistrat Djimrabaye Bourngard. « Et si c’est vous, pourquoi gouvernez-vous le Tchad, si tant que la sécurité, le crédo et le serment de votre prise de pouvoir n’est qu’un leurre à l’heure qu’il est ? » poursuit-il. Avant de l’exhorter à puiser sa dernière sa dernière énergie du général pour sauver ce qui reste à sauver et protéger les vulnérables compatriotes de la barbarie et du terrorisme. Me Alain Kagonbé lui, plaide pour un retour à la peine de mort. « Notre pays devient invivable, dégoutant, amer, sinistre, lugubre, mélancolique… sauvons-le ! Restaurez-le la peine de mort, c’est restaurer la confiance au peuple. C’est lutter contre les assassinats de masse » propose Me Alain Kagonbé dans les colonnes de l’Observateur.

CMT : Démission ! Titre aussi à sa Une  Abba Garde. Selon le même journal, le Cmt traite avec légèreté les génocides de Sandanan et D’Abéché. Et cela risque fort de provoquer une situation plus dramatique qui finira par laisser très peu de choix aux partisans de la dislocation ou de la scission du pays. Ainsi poursuit Abba Garde, il apparait clairement que la junte au pouvoir, dont la création et l’existence se justifieraient la situation sécuritaire du pays, a lamentablement échoué dans sa mission. A cet effet, le journal pense que le CMT doit courageusement démissionner et céder sa place à un gouvernement militaro-civil consensuel capable de remettre les pendules à heure. Car, conclut Abba Garde, le Conseil Militaire de Transition est truffé des généraux chameliers analphabètes recrutés dans les féeriques.

Le même journal est revenu sur le projet se bitumage du tronçon Kélo-Pala. « La Farce de trop qui ne fait pas rire », c’est le titre donné par Abba Garde à cet effet. Pour le journal, cela fait neuf ans que les Tchadiens attendent de voir ce projet initié par le feu Maréchal IDI se matérialiser. Long de 109 Km, le bitumage de ce tronçon est cofinancé par la Banque de Développement des Etats de l’Afrique Centrale (Bdeac). Mais depuis, constate le journal, rien de concret ne se fait à part les cérémonies de relance des travaux auxquels se sont livrés les différents ministres de tutelle dont la dernière en date est celle organisée en grande pompe Patalet Géo le 16 décembre dernier. Entretemps, les usagers souffrent le martyr.

« un acte terroriste de trop », c’est le titre de l’éditorial de N’Djaméné Hebdo.  « les proches d’un éleveur, mort dans un accident de circulation, ont fait un carnage dans le village Sandanan, dans le Moyen Chari, provoquant une douzaine de morts » informe l’éditorialiste. Le journal de poursuivre que pendant que la colère montait dans le Moyen Chari et dans le monde, le gouvernement  à fait le mort. Et le président du CMT de son côté s’est fendu d’un communiqué laconique pour exprimer sa solidarité avec la famille de toutes les victimes des conflits intercommunautaires et promet la fermeté envers les criminelles de tous bords qui doivent être poursuivis et présentés à la justice. Mais, relève N’Djaména Hebdo, ce qui s’est passé à Sandanan n’est pas un conflit intercommunautaire. « C’est purement et simplement une attaque terroriste » tranche le journal. Ces auteurs doivent être rigoureusement punis au même titre que les terroristes de BokoHaram, d’Al-Qaida et autres.