Qui du Kenya ou de Djibouti siégera au Conseil de sécurité de l’ONU ?

Ce mercredi 17 juin 2020, à l’Organisation des Nations Unies (ONU), celui qui réussira à siéger au sein du Conseil de sécurité entre le Kenya et le Djibouti, sera connu. Depuis un an, les deux pays africains se livraient une bataille diplomatique pour revendiquer le siège africain non-permanent qui est ouvert au sein du Conseil de sécurité pour les années 2021 et 2022, en remplacement du sortant, l’Afrique du Sud.

Pour une première fois depuis le mois de mars, les diplomates des 193 États font leur entrée à l’ONU pour élire les cinq candidats qui siégeront au Conseil de sécurité dès janvier 2021. Contrairement à ce qui est fait habituellement : un candidat unique pour le siège réservé à l’Afrique, le siège est disputé par deux pays cette année. Il s’agit du Djibouti et du Kenya.

En raison des mesures sanitaires, le scrutin public de l’Assemblée générale de l’ONU à New York risque de prendre du temps. Chaque État membre doit exprimer son vote à une heure convenue sous la surveillance du président de la séance. Et cette procédure est amenée à être recommencée, en cas de nouveau tour de scrutin. Seuls candidats dans leur région, l’Inde, le Mexique, le Canada, l’Irlande et la Norvège devraient être élus. C’est le siège réservé à l’Afrique qui représente le seul véritable enjeu du vote, car depuis des mois, le Kenya et le Djibouti se battent pour être élus au poste. Et même la médiation de la présidence égyptienne de l’UA n’a pas porté de fruit.

Le Kenya, puissance régionale anglophone, bénéficie du soutien de l’Union Africaine depuis août 2019, un soutien réaffirmé la semaine dernière. Mais pour l’ambassadeur de Djibouti, Mohamed Siad Doualeh, ce soutien est « illégal » parce qu’il n’a pas été approuvé par les chefs d’État : « L’UA a examiné la situation lors du dernier sommet et a constaté les vices de procédure. Normalement, c’est là que les chefs d’Etat valident le candidat officiel, mais ils n’ont pas pu le faire ».

Pour Djibouti qui n’a siégé qu’une seule fois en 1993, le succès diplomatique du sommet entre la Somalie et le Somaliland, dimanche dernier, est un bon argument pour le pays de prouver son rôle important, dans une région encore très troublée. Le pays affirme avoir le soutien de la Francophonie, de l’Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe.

Selon Alexandra Novosseloff, chercheure associée au centre Thucydide de l’université de Paris II, obtenir un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité, c’est un enjeu énorme.

« Siéger au Conseil, c’est participer pendant deux ans à l’ensemble des décisions que le Conseil prendra, à égalité presque avec les autres. Vous n’avez pas de droit de veto, mais vous participez à l’ensemble du processus décisionnel. […] Au cours de leur mandat, ils auront une capacité d’initiative, ils pourront porter un éclairage sur tel ou tel sujet qui leur tient particulièrement à cœur mais qui est aussi de leur région. C’est un mandat qui accapare toutes les forces diplomatiques d’un pays pendant deux ans. C’est un enjeu très important pour la diplomatie de ses États qui parviendront à être élus »

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