« Pour un Tchad qui gagne et gagnera, nous disons halte à la manipulation et à la compromission des citoyens », Idriss Abdelkerim FOUDOUSSIA

Le Président du Conseil d’Administration l’Ong nationale ACHDR, Idriss Abdelkérim FOUDOUSSIA a organisé un point ce vendredi au siège de ladite organisation. Ce point de presse s’articule sur la situation actuelle que traverse le Tchad.

Voici l’intégralité de sa déclaration

Pour un Tchad qui gagne et gagnera, nous disons halte à la manipulation et à la compromission des citoyens.

Mesdames et Messieurs les journalistes, l’ONG Nationale ACHDR, entendez Association pour l’Action Humanitaire et le Développement Durable qui a pour vision d’ : ‘œuvrer pour un  Tchad dans lequel les hommes et les femmes, de différents horizons, vivent en harmonie à l’abri de toutes les formes de conflits humains et des catastrophes naturelles et s’acceptent mutuellement dans le respect de leurs différences ethniques, culturelles et religieuses’, ne saurait être indifférente par rapport à la  situation politique et sécuritaire qui prévaut dans notre cher pays le Tchad, depuis l’annonce du décès tragique du Maréchal du Tchad, Idriss DEBY ITNO, le 20 avril 2021 ainsi que  le déroulement des événements douloureux qui s’en sont suivis, notamment la répression de la marche organisée par le collectif «Wakit Tama», le 27 avril 2021.

Nous profitons, ici, de l’occasion, pour présenter nos condoléances les plus attristées à la famille biologique du Chef de l’Etat, Idriss DEBY ITNO, et à tout le peuple tchadien. Nous adressons également nos sincères condoléances aux familles des victimes de la répression de la marche du mardi 27 avril 2021.

En la mémoire du Maréchal du Tchad, Idriss DEBY ITNO, et de toutes les victimes de la marche du 27 avril 2021, nous vous demandons d’observer une minute de silence.

Mesdames et Messieurs les journalistes, comme vous pouvez l’imaginer, l’ONG Nationale ACHDR, en tant qu’Organisation de la société civile Tchadienne, voudrait à travers ce point de presse, lancer un appel de cœur à toutes les parties prenantes notamment au Comité Militaire de Transition (CMT), aux partis politiques de la majorité présidentielle et ceux de l’opposition démocratique, aux organisations de la société civile Tchadienne, aux tchadiens de la diaspora , aux exilés politiques et aux mouvements armés, afin qu’ils privilégient la voie du dialogue et non celle des armes ou encore des querelles stériles, car l’heure est grave et qu’il est temps que ces différentes entités se retrouvent autour d’une  même table pour jeter les bases d’une véritable démocratie pouvant contribuer à l’émergence socioéconomique du Tchad.

Ce dialogue inclusif que tous les Tchadiens appellent de leurs vœux sera, à n’en point douter, la seule panacée pour régler de manière durable les problèmes de la gouvernance, de la cohabitation pacifique et du vivre-ensemble dans ce pays.

De façon plus concrète, l’ONG Nationale ACHDR suggère :

• A l’Union Africaine :
• De maintenir la pression sur le Comité Militaire de Transition en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel et l’organisation d’un dialogue national inclusif, gage de la stabilité du Tchad ;

• Aux partenaires techniques et financiers du Tchad :
• D’exercer la pression sur le Comité Militaire de Transition pour le retour à l’ordre constitutionnel et accompagner de façon sincère et soutenue les efforts des tchadiens dans le processus du dialogue national inclusif et la mise en place des institutions républicaines fortes, garantes d’une démocratie viable et protectrice des droits humains ;

• Aux panafricanistes :
• De continuer par soutenir les efforts d’émancipation du peuple Tchadien ;

• Aux Tchadiens de la diaspora :
• De continuer par intensifier les actions de plaidoyer et de lobbying pour la libération du peuple tchadien du joug néocolonial et regagner le bercail pour contribuer à la construction de la nouvelle société tchadienne naissante ;

• Aux membres du Comité Militaire de Transition :
• De diligenter une enquête sérieuse afin d’établir les responsabilités et poursuivre les auteurs de bavures ayant conduit à la mort d’une dizaine des jeunes tchadiens ;
• D’éviter d’utiliser la violence comme instrument de gouvernance du pays ;
• D’œuvrer pour la défense de l’intégrité territoriale et la préservation durable de la paix ;
• De prononcer une amnistie générale en faveur des exilés politiques et des politico-militaires afin de leur permettre de regagner le pays et participer au dialogue national inclusif ;
• De contribuer au retour à l’ordre constitutionnel dans un bref délai à travers la tenue du dialogue national inclusif dont les recommandations et résolutions permettront d’organiser des élections démocratiques, libres et transparentes ;

• Aux politico-militaires :
• De cesser les combats et négocier les conditions de leur participation au dialogue national inclusif pour la construction d’un Tchad non violent, respectueux des principes de droits de l’homme ;

• A l’ancienne génération des hommes politiques tchadiens des années de l’indépendance :
• De démontrer de la sagesse et de la hauteur en contribuant pour l’organisation d’un dialogue national inclusif devant permettre de jeter les bases d’un Etat de Droit et d’une Démocratie réelle, bases du rapprochement des Tchadiens et d’un développement harmonieux et durable.

• A la nouvelle génération des hommes politiques tchadiens :
• De faire preuve d’ouverture et de compromis susceptibles de créer les meilleures conditions pour une transition intergénérationnelle apaisée, gage d’une paix durable au Tchad ;

• Aux leaders religieux :
• De s’impliquer et peser de tout leur poids afin d’adoucir les cœurs et montrer le chemin du salut à suivre par les différentes parties prenantes pour éviter l’embrasement du Tchad ;

• Aux organisations de la société civile et les structures syndicales :
• De s’organiser et constituer un contrepoids solide afin d’amener les membres du Comité Militaire de Transition et les acteurs politiques de faire des choix judicieux pour le bien-être de la population Tchadienne longtemps martyrisée par les soubresauts sociopolitiques.

• A la femme et à la jeunesse Tchadienne :
• De résister aux manipulations des leaders d’opinions mal intentionnés, basées sur des clivages ethniques, culturels, religieux et régionalistes ;
• De rester uni, solidaire, éveillé et vigilant pour barrer la route à la forfaiture susceptibles de compromettre les acquis démocratiques et leur plein épanouissement ;

• A la population Tchadienne dans son ensemble :
• De résister à la manipulation des leaders d’opinions mal intentionnés et œuvrer pour le renforcement du vivre-ensemble ainsi que la consolidation de la paix ;

• Aux medias :
• De jouer un rôle capital dans ce processus de mutation en cours du Tchad en évitant la manipulation des informations et l’excitation à la haine ainsi que la division des Tchadiens.