Politique au Tchad : ces drôles de présidents de partis politiques

S’il est un domaine le mieux rétribué de nos jours, c’est bien celui de la politique. S’il est une entreprise qui en vaille le coût, c’est le parti politique. L’essentiel est de savoir où le placer : dans l’opposition démocratique ? La chienlit. Les partis alimentaires mouchardent les grosses pontes pour le compte de l’éminence grise  et s’entredéchirent entre eux. La majorité présidentielle ? Le comble de l’ignominie. Ne pas avoir l’ambition de conquérir le pouvoir, le but ultime de toute création d’un parti politique,  est très prisé par ce camp. C’est à ce prix qu’on essaie de divertir la population. Mais attention.

En fait, ces dernières années, le peuple a appris à voir clair dans le jeu politique et n’entend point se laisser distraire. Au moment où il  a été conseillé aux jeunes de se créer eux-mêmes leurs emplois, par rapport à la fonction publique qui n’embauche plus, les plus courageux ont initié des projets porteurs qui ont rencontré l’aval des financiers. Les fainéants et spécialistes de la vie facile, eux, n’ont eu d’autres reflexes que de trouver des paravents. Les partis politiques en sont un. De la sorte, une horde de partis politiques, reconnue certes, mais sans légitimité,  se greffe, au nom d’une quelconque majorité, à la mangeoire. Bientôt s’ouvrira la période des démagogues, avec les scrutins à venir. D’ores et déjà, ils n’accordent plus leurs violons.   

En effet, depuis quelques temps, un certain Mahamat Ahmat Lazina, président du MNCT et porte-parole de G4, un regroupement de partis politiques, s’en prend littéralement à l’honorable Romadoumngar Félix Nialbé, président de l’Union pour le Renouveau et de la Démocratie (URD), et par ailleurs, Chef de file de l’opposition démocratique, contre qui il crie à hue et à dia, l’accusant d’être la cause de ses desiderata politiciens. Sa dernière sortie, mise en ligne par Djekonbé François,  sur le blog de Makaila, une des officines de propagande des gueux politiques, ressemble à une cabale de coquins et laisse pantois, plus d’un. De ces tribunes dont la qualité intrinsèque déjà, traduit l’impéritie de l’auteur et dénote le niveau d’alphabète de l’auteur, son inculturation et son immoralité.

D’abord par la forme des arguties. Ce que Lazina pense être un français parfaitement pondu par lui,  n’est en réalité qu’un véritable baragouin. Le caractère oiseux de son discours ne saurait dire s’il s’exprime en son patois ou en la langue de Vaugelas. Lorsqu’on veut entrer dans la cour des grands, il faut s’assurer de son niveau intellectuel. Que la communication se fasse en français ou en arabe, la syntaxe, le lexique et la structuration de la pensée qui y est contenue font apparaitre la personnalité, le degré de culture de l’individu. Ces acquis qui fondent l’aura de la personne, sont tellement effilochés chez lui, au point de le disqualifier même de la moindre direction d’un mouvement ou d’un regroupement politique. Ceux qui ont fait de lui, leur porte-parole, doivent savoir désormais à quoi s’en tenir, avec un tel énergumène. Le bas peuple n’a pas tort de qualifier de partis alimentaires en effet,  la multitude des organisations politiques qui empestent la vie politicienne au Tchad.  Et, l’observation de leurs joutes de ces derniers temps nous le confirme.

Ensuite, sur le fond, des points précis qu’il a relevés et ressassés depuis son débarquement du CNDP, méritent qu’on s’y attarde. Ainsi, notre bonhomme qualifie ce que les têtes bien pensantes de l’opposition ont fourni, pour servir la cause,  disant que la liste des nouveaux membres du CNDP, dont il vient de se faire éjecter, serait le fruit d’une cachoterie. C’est tout de même manquer littéralement de respect aux leaders des partis politiques sérieux de l’Opposition qui œuvrent pour un changement effectif, au bénéfice du peuple Tchadien qu’ils représentent et qui leur ont accordé leurs suffrages, parce que responsables. Une liste a été arrêtée par leurs soins, comme le recommande le protocole d’accord du 05 août 2019 dont Lazina et autres sont signataires. Si ce cher président n’a pas consulté, cela dénote visiblement que sa visibilité politique est nulle, n’en déplaise à qui veut l’entendre. Pour pouvoir aller à la rencontre des gens qui sont assis sur le terrain politique, il faut avoir des arrières bases sur lesquelles reposer. Se lever, seul, sans légitimité populaire et vouloir parler au nom des hommes est une masturbation politique et à la fois intellectuelle.

Contrairement à lui, l’honorable Félix ne s’est jamais acharné contre un vulgaire quidam,  comme lui, par exemple aux prises avec ses propres conditions existentielles, moins encore qu’il n’a privilégié quiconque. C’est la marque des hommes qui savent partager. Mais surtout, c’est savoir que le chef est souvent une poubelle qui collecte toutes les déjections des égarés et des brebis galeuses comme notre ami. En politique,  Lazina doit retenir une fois pour sa gouverne, que ce sont la patience et la loyauté qui paient. Si on voit un peu partout des jeunes émerger, c’est dire qu’ils ont su être à l’écoute des ainés et  capitaliser les attentes des populations. L’inconstance vous butte souvent au poteau.

Par ailleurs, c’est le lieu de révéler, à l’attention de tous ceux qui l’ignorent, que Lazina est un de ces innombrables informateurs, mouchards et autres taupes, en mission dans les rangs de l’opposition. A ce titre, en tant que envoyé de la majorité au sein de l’opposition, il doit savoir mieux que quiconque, la source de tous les maux qu’il fredonne, à longueur de temps,  comme un chapelet d’une litanie d’infamies  dont n’est pourtant seul responsable que sa famille politique,  à qui il a été restitué, depuis le 1er décembre 2020, après douze mois de séjour au CNDP, sans avoir pu accomplir sa mission pour laquelle il a été envoyé.

En sa dernière sortie en date, Lazina et autres chicanent encore que des possibilités de dissoudre les partis alimentaires seraient en études. A ce point, il y  a lieu d’interroger la lecture qu’il a  faite des dispositions de la Loi n° 32/PR/2019.  Poseraient-elles quelques problèmes de compréhension à ces petits esprits ? C’est possible parce que, lorsque des opportunistes se prennent pour des politiques, il n’est pas évident que leur indigence alphabétique leur rende grand service.  Ce n’est pas après avoir seulement appris à déchiffrer les lettres de l’alphabet que nous nous targuerons lettrés, aptes à comprendre un quelconque énoncé. Encore que des textes revêtus de l’architecture juridique causent d’énormes problèmes d’interprétations, combien seraient-ils dans son état, de pouvoir appréhender ceux qui fondent l’Etat Tchadien. On ferait mieux d’y faire attention. Et Lazina y a judicieusement fait allusion, en évoquant les évènements survenus au tribunal des instances où des supposés intouchables ont osé braver l’autorité de l’Etat. Lui est dans cette situation et avec ses acolytes constituent un réel danger pour la cohésion nationale et la fondation d’une République, en pensant qu’une personnalité, individuellement prise, puisse braver les Lois, les mécanismes régulant un système, pour porter préjudice à un vulgaire individu comme lui. 

Ainsi entendu, un Chef, fut de fil  de l’Opposition,  n’a pas qualité de demander la dissolution des formations politiques homologues. Dans le cas d’espèce, en quoi  profiterait une telle dissolution à l’Union pour le Renouveau et la Démocratie, un parti assis depuis des lustres, sur l’échiquier national et international ? Plutôt, il chercherait à les approcher pour besoin de protection.

 Cependant, que le pauvre Lazina et sa clique sachent que toute dissolution  d’un parti politique est du ressort du Gouvernement qui en est d’ailleurs le gestionnaire exclusif. Mais alors, si réellement ces prétendus politiciens constituent une force, comme ils veulent le faire croire à l’opinion, de quoi ont-ils peur, s’il advenait que les textes de la République doivent s’appliquer ? Ne sommes-nous pas tous des républicains.

C’est le lieu de faire remarquer à l’opinion, que la CENI a été mise en place depuis le 21 février 2019. Que le CNDP est composé de trente (30) membres dont quinze (15) de l’opposition et quinze (15) de la majorité. Ils ont un mandat de douze mois puis l’équipe est renouvelée. Que le président, fut-il de la majorité ou de l’opposition, est établi dans ses droits,  selon les lois de la République. Que les regroupements politiques sont des familles politiques qui doivent contribuer à l’animation de la vie politique et non pas servir de visas d’entrée au CNDP. Ainsi, faire des alliances le matin et les défaire le soir pour s’y pérenniser est encore de l’escroquerie politique. C’est ce que doivent  comprendre la ribambelle de présidents dont la culture politique est assimilable à de la tambouille que proférer des menaces ou faire du chantage, vouloir intimider est l’œuvre des faibles, des incapables, des proscrits, et des marginaux détraqués mentaux. Vivement donc, que cette mise au point, teintée de conseils, parvienne à ces politiques, pour toutes fins utiles.

René Merguet

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