Par temps d’inquiétudes des Toumaïsans

Par Allafi A. NGANANSOU

Toutes les épidémies ou toutes les pandémies induisent un nombre comportements grégaires chez les humains. En un moment où il sied de solidariser  avec tous, quelques brebis galeuses viennent toujours mettre à mal la cohésion.  Il y a ceux qui veulent s’en aller des lieux alors que le confinement impose à tous. Ceux des jouisseurs chez qui les câlineries et autres épanchements disparurent s’échauffent. La nervosité et l’inquiétude  s’emparent de tous parce qu’on ne sait pas à qui sera le tour d’aller  grossir le peuple des cimetières. Cependant, une chose est sure : il y a toujours cette race de profiteurs qui  trouvera en  l’occasion, une belle aubaine de se sucrer les doigts ou encore, si ce ne sont pas les vendeurs d’illusions, comme certains religieux exclus des mondanités mais qui y voient une belle occasion de revanche. Qu’à ceci près que la maladie à coronavirus risque de s’incarner en certaines personnalités du pays de Toumaï.

De fait, l’occasion nous aura été donné de nous faire une idée exacte de ce que sont les gens qui se targuent de gérer notre existence républicaine. D’emblée, on nous apprend que le comité de veille et de sécurité sanitaire est malade de covid-19. Son chef serait testé positif, partant, le secrétariat général de la présidence, pris d’assaut par une armée du virus coronaire. Les croyants invétérés de notre actuelle survivance terrestre y voient la conséquence logique des déviances de l’homme. Déjà, que chez certains religieux de la chrétienté, la numérologie du « corona » révèle le chiffre  satanique 666, l’historiographie de cette prédiction nous enseigne qu’il s’incrustera en un individu. Mais qui en incarnera le satanisme ? Le Ministre de la défense nationale peut-être, pour son attitude de troglodyte : vote une mesure pour ensuite entre en rébellion contre elle. C’est ce qu’il a bien démontrer en s’insurgeant contre les institutions de la République et le Gouvernement qu’il sert, en corrigeant publiquement un agent de sécurité qui a osé lui rappeler son devoir de bon citoyen. Une affaire entre goranes, nous dit-on. Exit la république ! Celui de l’intérieur sans nul doute, parce qu’il ignore parfaitement les délimitations territoriales de l’exercice de son magister ? Avec une meute d’officier de paix et de maintien de l’ordre analphabètes, on ne peut que déplorer le règne d’humiliations et de sévices auquel est soumise la population.  Leur collègue de la santé, exceptionnellement drapé de son titre de professeur qui lui développe une carapace de médecin, se chargeant de tout faire à la place des spécialistes du domaine désormais confinés dans leur « ordre de médecins » reclus ? Il n’en faut pas plus pour voir disparaitre ceux-là qui doivent s’occuper de notre santé, morts par grappes et sans sépulture. Pourtant, ils sont applaudis ailleurs. Sinon, la fondation multi tentaculaire grand cœur qui ne laisse nulle part où la main ne passe et ne repasse, tantôt raclant et récupérant, tantôt spoliant les moindres miettes destinées à l’allègement des populations tchadiennes indigentes ? Elle est le véritable sanctuaire de tous les truands de la République accourus au dépeçage du Tchad, une armée de charognards venue faire bonne chère sur un Etat moribond, une troupe de fossoyeurs à la rescousse d’un ensevelissement précoce de la nation.