‘’Monsieur le Président de la République, il vous suffit de décider ce que vous voulez que les Tchadiens deviennent. Des « moutons » comme se plaît à le répéter sans discontinuer votre ministre de la santé publique, ou des « esclaves », comme l’avait fait un autre de vos protégés quelques mois en arrière’’

Monsieur Le Président de la République,

Sachant que vous êtes sur tous les fronts, quand il s’agit des affaires du Tchad, et que votre temps est précieux, je vais, contrairement à mes habitudes, être bref.

Votre devoir s’impose en ces moments troubles où l’incohérence, les dissensions, et les passions de tous bords s’expriment sur la toile. Heureusement que la toile en question ne souffre pas encore des suspensions qu’on lui connaît dans ce pays, sur vos instructions, lorsque le Gouvernement se trouve dans une impasse.

Nul n’ignore que la covid qui alimente toute la hargne des dirigeants de ce pays est une excuse plate pour distraire le peuple, et l’écarter des questions brûlantes de l’heure. Nul n’ignore non plus que la cohabitation pacifique que vous chantez depuis une trentaine d’années est une leurre, et que les tensions sont réelles dans tout le pays. Nul ne pourrait d’ailleurs ignorer que les forces publiques sont devenues de véritables unités de razzias qui pillent, torturent, arrêtent, séquestrent, et brutalisent les citoyens en toute impunité comme dans un pays assiégé, sous domination étrangère.

Monsieur le Président de la République, il vous suffit de décider ce que vous voulez que les Tchadiens deviennent. Des « moutons » comme se plaît à le répéter sans discontinuer votre ministre de la santé publique, ou des « esclaves », comme l’avait fait un autre de vos protégés quelques mois en arrière.

Il vous suffit de déterminer quel est le cours de la vie que vous désirez donner à cette République qui ne l’est plus que de nom, ou de laisser tout aller à la dérive, comme chacun autour de vous s’efforce de l’y porter.

Il vous suffit, Monsieur le Président de la République, de prendre position pour le peuple, pour la nation, pour ces populations qui peinent sang et eau pour avoir le droit de voir le soleil chaque jour, afin de subvenir aux besoins immenses de leurs familles; familles qui, pour la plupart, sont laissées pour compte, détruites, ravagées, déportées, pour ne pas dire humiliées et rabaissées au rang de vulgaires bêtes de somme.

Il vous suffit de prêter une oreille attentive à toute cette révolte qui gronde, à toute cette colère sourde dans les quartiers, dans les familles, dans les campagnes, dans les villes et les villages. Et vous comprendrez que lorsque la pression se fait grande, la déconfiture n’est pas loin.

Monsieur le Président de la République, il vous suffit de nommer les personnes qu’il faut aux postes qu’il faut, avec les pouvoirs républicains qu’il faut, et nous retrouverons un pays, une nation, un peuple. Et par voie de conséquence de démettre tout fauteur de troubles, tout ministre serait ce dernier, pour que les tensions baissent et que la confiance, déjà si minée, se rétablisse plus ou moins.

En attendant, Monsieur le Président de la République, les erreurs ne font que se multiplier et ces dernières mesures signées de votre propre main, ne sont pas du genre à rassurer une nation aux bords de l’écroulement. Tout homme se trompe, tout président de la république serait-il. Veuillez admettre les erreurs commises, les torts que le peuple endure, et revenez sur ces décrets qui sont la honte de votre long règne à la tête de ce pays.

Je suis Guy Thomassin, je suis prédicateur de l’Évangile, et sans prétentions, je me vois contraint, Monsieur le Président de la République, de vous rappeler votre devoir de garant de la cohésion sociale, de défenseur de l’intégrité territoriale, et de l’harmonie nationale.

Respectueusement.

PAR THOMASSIN GUY

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