La Fédération américaine de football abroge l’interdiction de s’agenouiller pendant l’hymne

Pour dénoncer les violences faites aux noirs, Colin Kaepernick avait initié un geste qui avait été repris par la footballeuse américaine Megan Rapinoe en 2016 au cours d’un match. Alors que ce geste qui est encore repris depuis la mort de George Floyd fait polémique, la Fédération américaine de football abroge l’interdiction de s’agenouiller pendant l’hymne.

Megan Rapinoe a maintenant la possibilité de se mettre à genou pendant l’hymne. Ce mercredi, la Fédération américaine de football (USSF) a anéanti la force obligation d’une règle qui interdisait aux membres de ses équipes nationales de faire ce geste qui dénonce les violences policières exercées sur les noirs et qui montrait son « échec à répondre aux préoccupations des Noirs ».

Ce mercredi, l’instance a fait savoir : »« Le conseil d’administration a voté [mardi] après-midi pour abroger la règle 604-1, qui obligeait nos joueurs à se tenir debout pendant l’hymne national. » »

Rappelons que cette mesure était entrée en vigueur en 2017, après que la footballeuse Megan Rapinoe s’était mise à genou pendant le « Star-Spangled Banner », au cours d’un match international en 2016.

Avec ce geste, Rapinoe apportait son soutien au mouvement de protestation contre les violences policières exercées contre les Noirs, qui était initié par le quaterback star des 49ers, Colin Kaepernick. Ce dernier, a par la suite été qualifié par le président américain Donald Trump de « fils de pute » et n’a plus renoué avec le terrain depuis trois ans, blacklisté en National Football League (NFL), la toute-puissante ligue de football américain.

Il importe de souligner que ce geste est devenu, depuis la mort de George Floyd le 25 mai, le symbole de protestation de l’injustice raciale. Ce geste est observé dans bon nombre de manifestations aux États-Unis au cours des protestations et à l’échelle mondiale ces deux dernières semaines. Aussi, pour apporter leur soutien aux protestataires, des agents de police se sont également mis à genou au cours des rassemblements.

« Il est devenu clair que notre politique était erronée et portait atteinte au message important du mouvement Black Lives Matter [“Les vies noires comptent”] », a reconnu l’USSF. Elle va ajouter : »« Nous n’avons pas fait assez pour écouter – en particulier nos joueurs –, pour comprendre et reconnaître les expériences très réelles et significatives des Noirs et des autres communautés minoritaires dans notre pays. Nous nous excusons auprès de nos joueurs – en particulier nos joueurs noirs –, du personnel, des fans et de tous ceux qui soutiennent l’éradication du racisme. » »

Il faut dire que l’équipe nationale féminine avait formulé lundi, une demande, lorsqu’elle a appris que sa fédération avait l’intention d’anéanti la force obligatoire de sa règle. On peut donc affirmer sans doute que cette décision répond alors à cette demande. « « Nous pensons que l’USSF devrait publier une déclaration reconnaissant que cette mesure était erronée lorsqu’elle a été adoptée et présenter des excuses à nos joueurs noirs et partisans. » », peut-on lire dans la demande.

Malgré le fait que l’équipe a obtenu ce qu’elle voulait, sa réaction n’avait pas été faite immédiatement. De surcroît, elle avait enjoint la Fédération à « exposer ses plans sur la manière dont elle soutiendra désormais le message et le mouvement qu’elle a tenté de faire taire il y a quatre ans ».

Face à cette situation, l’USSF, sans aller dans les détails, a promis : »« Nous sommes ici pour nos joueurs et sommes prêts à les soutenir dans leurs efforts pour parvenir à une justice sociale. Nous ne pouvons pas changer le passé, mais nous pouvons faire une différence dans l’avenir. Nous nous engageons dans cet effort de changement et nous mettrons en œuvre des actions de soutien dans un avenir proche. » »

« Il appartiendra à nos joueurs de déterminer comment ils peuvent lutter du mieux possible contre toutes les formes de racisme, de discrimination et d’inégalité », a conclu la Fédération, qui essaie de régler un problème de salaire avec l’équipe féminine nationale.

La question qui se pose est de savoir si la décision qui n’interdit plus de s’agenouiller pendant l’hymne sera respectée par d’autres instances américaines, quand bien même la ligue nord-américaine de foot (MLS) a déjà fait savoir qu’elle « soutiendrait les joueurs ressentant le besoin de se lever, de s’agenouiller ou d’exercer autrement leur droit de manifester pacifiquement » pendant les hymnes américain et canadien.

Il faut dire qu’en NFL, il y a de la tension en ce qui concerne le sujet lié au meurtre George Floyd et à la réhabilitation en cours de Kaepernick.

Alors qu’il y a peu de temps, le commissaire Roger Goodell avait présenté ses excuses auprès de ses joueurs pour le fait qu’il n’a pas soutenu leurs protestations, et sa promesse de leur apporter son soutien dans la lutte contre le racisme, le président américain s’est demandé si Roger Goodell allait les laisser se mettre à genou pendant l’hymne américain.

« Serait-il même possible qu’il laisse entendre qu’il serait désormais acceptable pour les joueurs de S’AGENOUILLER, ou de ne pas défendre l’hymne national, manquant ainsi de respect à notre pays et notre Drapeau ? », avait tweeté le Donald Trump, qui compte plus d’un partisan dans le lot des propriétaires de franchises NFL.

Selon Adrian Peterson, joueur des Washington Redskins, interdiction ou pas, « il y aura sans aucun doute des genoux posés à terre cette saison ». e; \l

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