Hassan DJAMOUS: L’homme politique et le héros de la reconquête du Nord

Hassan DJAMOUS (1956-1989)

Au départ petit agent technique d’agriculture, Hassan Djamous s’est révélé par la suite comme un guerrier hors pair. Il a gravé son nom en lettres d’or dans le livre de l’histoire du Tchad en conduisant, à la tête de l’armée tchadienne, la campagne victorieuse qui a permis de libérer le Nord du pays de l’occupation libyenne en 1987.

Hassan Djamous Mahamat est né vers 1956 à Ourda, dans la sous-préfecture d’Iriba (Biltine). Il est agent technique d’agriculture  de formation mais c’est dans le domaine des armes qu’il a marqué l’histoire du Tchad.

Du maquis au gouvernement

Après avoir servi pendant seulement deux ans au ministère de l’Agriculture, il rallie la rébellion du Frolinat, tendance Goukouni Oueddeye, en 1977, puis celle de Hissein Habré (les Forces Armées du Nord) en 1978. Lorsque les FAN s’emparent du pouvoir le 7 juin 1982, il compte parmi les personnalités les plus importantes du nouveau régime. Entre 1982 et 1985, il occupe successivement les postes  de commissaire au Plan et à la reconstruction, de ministre des Travaux publics, des Mines et du Pétrole puis de ministre de la Fonction publique.

Le héros de la reconquête du Nord

 Le 2 novembre 1985, il est nommé commandant en chef des FANT, en remplacement d’Idriss Déby, admis à l’école de guerre de Paris. A ce poste, Hassan Djamous qui n’a jamais reçu une formation militaire classique, va s’illustrer  sur le terrain par ses qualités de fin stratège militaire.

En 1987, il devient  le héros national de la guerre contre la Libye puisque c’est sous sa conduite que les FANT ont victorieusement chassé l’armée libyenne du Nord du Tchad qu’elle occupe depuis 1973. Les pages les plus glorieuses de cette guerre ont été écrites, entre janvier et septembre 1987 à Fada, Ouadi-Doum, Faya-Largeau, Aouzou, etc. Hassan Djamous a même poussé l’audace avec ses troupes jusqu’à opérer un raid terrestre foudroyant contre la base militaire libyenne de Maaten-es-sarra  (à une centaine de Km à l’intérieur du territoire libyen), le 5 septembre. Ce raid meurtrier et dévastateur  a fait trembler Kadhafi qui s’est rendu compte qu’en dépit de son surarmement, son pays n’était pas à l’abri d’une invasion militaire tchadienne. D’où son acceptation in extremis d’une solution pacifique au différend tchado-libyen.

De la méfiance d’Habré à la fin tragique

 Le lendemain de la victoire  a été difficile pour Hassan Djamous.  La gloire qu’il a  récoltée dans la reconquête victorieuse du Nord et la popularité dont il jouissait au sein de la troupe  et de la population civile  lui ont valu la méfiance de Hissein Habré. De plus, à l’extérieur, la presse occidentale ne tarit pas d’éloges pour  lui en le présentant comme le principal artisan de la victoire et comme un chef de guerre hors pair. Il apparait dès lors aux yeux du Président comme un rival potentiel qu’il soupçonne d’entretenir des relations suspectes avec  des puissances étrangères dans le but de fomenter un coup d’Etat.     Au début de l’année 1989, sentant la menace de liquidation physique planer au-dessus de leurs têtes, Hassan Djamous, Idriss Déby et Ibrahim Mahamat Itno, les trois piliers zaghawa du régime Habré font défection. Le 1er avril, ils quittent nuitamment N’Djaména avec quelques fidèles et se dirigent vers l’Est du pays. Au cours de la traque lancée à leur suite, Hassan Djamaous  est capturé : il n’en sortira jamais vivant. Ibrahim MahamatItno est arrêté à Farcha, alors qu’il s’apprêterait à traverser la frontière vers le Cameroun. Il sera également tué. Seul Idriss Déby réussit à se réfugier au Soudan où il  prépare sa revanche sur le dictateur. Le 1er décembre 1990, Idriss Déby s’empare du pouvoir  à N’Djaména en contraignant Hissein Habré à l’exil au Sénégal. Le 23 juin 1995, le camp de la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT) a été baptisé du nom de Hassan Djamous. L’aéroport international de N’Djaména porte également son nom.

« Après les victoires historiques remportées sur les troupes libyennes dont Hassan Djamous était apparu comme l’artisan principal, le « chouchou » ou le préféré d’hier du président Habré commença à devenir « gênant » (à tort d’ailleurs) aux yeux du président lui-même et surtout de ses proches parents. Le régime d’alors ressemblait, en fait, à une mare remplie de crocodiles où ni le patron ni ses proches ne toléraient l’émergence d’un éventuel dauphin concurrent et surtout pas Hassan Djamous, le chef d’état- major des FANT, l’homme qui avait atteint Maaten-Es-Sarra, en territoire libyen pour porter un coup d’arrêt définitif aux prétentions du dirigeant libyen.

La publicité faite par la presse internationale autour de Hassan Djamous à cette époque, la détérioration de ses relations avec la Sécurité Présidentielle, une armée dans l’armée […], avaient renforcé la méfiance du président Habré envers son chef militaire. Ce fut le début de sa mise à l’écart. »

Bichara Idriss Haggar, 2003, Tchad. Témoignage et combat politique d’un exilé, pp. 136-137.

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6 Comments

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