Coronavirus: La démission de Paul Biya

Le président Paul Biya est peu diseur ces temps malgré la grave crise sanitaire qui sévit dans le monde. Avec la menace du nouveau Coronavirus qui perturbe autant le Cameroun, tous les chefs d’Etats du monde sont montés au créneau pour rassurer leur peuple d’une véritable riposte à la pandémie. Une exception inédite, qui a de quoi choquer est celle de Biya dont les priorités sont visiblement ailleurs.

Président Paul Biya Président de ses problèmes. Le premier cas de Covid-19 a été signalé au Cameroun le 6 mars 2020. Une nouvelle qui avait de quoi inquiéter; à cette date en effet, la barre des 100 000 personnes infectées dans le monde était franchie avec notamment plus de 3400 décès. Devant cette situation, c’est le ministre de la Santé Manaouda Malachie qui s’est empressé à annoncer la fâcheuse nouvelle aux Camerounais par voie de communiqué sur Tweeter.

Le jour d’après, il a participé à un point de presse conjoint avec les ministres de la Communication (Porte-parole du gouvernement) et des Pêches et Industries animales pour donner des précisions aux Camerounais; pour faire oublier le vide insultant du président Paul Biya. On n’a vu cela dans aucun pays du monde, aussi petit qu’il soit. La tendance générale montrait des présidents qui, après la déclaration des cas dans leur pays, s’employaient eux-mêmes à s’adresser à leurs compatriotes pour les mettre en confiance.

L’un des plus remarquables c’est le « Nous sommes en guerre. », Tel qu’avait lancé le président Français Emmanuel Macron à six reprises. Un ton martial pour sonner la mobilisation générale contre un « ennemi (…) invisible, insaisissable » comme expliquait le président français. Le Cameroun en est (officiellement), au 26 mars, à 88 cas de personnes infectées avec 2 décès. Mais Paul Biya ne s’est permis personnellement aucune sortie médiatique ou discours enregistré comme à son habitude.

Cela sonne comme un mépris à l’égard de son peuple. Paul Biya qui abandonne des missions autant délicates aux mains d’intermédiaires accorde pourtant de l’importance à d’autres pans de la vie du Cameroun qui vont lui permettre de se maintenir au pouvoir. Tenez, malgré la dangerosité de la pandémie telle que observée ailleurs, il a plutôt manifesté son intérêt à organiser des élections locales partielles le 22 mars devant déterminer 13 députés restant dans 11 circonscriptions électorales dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

L’urgence du processus n’était une urgence que pour le régime Biya habité par le seul désir de se maintenir au contrôle du pays. On se souvient aussi qu’à 70 cas de Covid-19, Paul Biya est plutôt préoccupé de gagner des cœurs dans les régions anglophones pour gouverner le Cameroun en paix et montrer aux yeux du monde qu’il gère bien la crise anglophone. Le 23 mars il a jugé bon de créer un comité de suivi du Grand Dialogue National présidé par le Premier Ministre Chef du gouvernement (intermédiaire). Il vient de nommer les responsables de National School of Local Administration (NASLA).

Une autre décision que Biya prend pour voiler les yeux aux Camerounais et se rapprocher de l’unanimité sinon pour susciter la sympathie des anglophones et de la communauté internationale. Sauf que Biya ne voit pas les choses sous ce prisme, il se moque bien de savoir qu’ailleurs les décisions présidentielles ne se multiplient que dans le sens de la lutte contre le Coronavirus. Inaction inédite Le mépris du régime Biya est doublé d’une inaction caractérisée vis-à-vis de la menace du Covid-19.

On peut s’en convaincre à l’analyse des mesures prises pour contrer le virus. Au tout début de la pandémie, l’unité ISOLEMENT de Yaoundé ne disposait que de 4 lits et celle de Douala, de 3 lits, soit un total de 7 lits pour une population dense comme celle du Cameroun. Ce n’est que récemment qu’elle a été renforcée de quelques dizaines de lits supplémentaires. Le gouvernement a semble-t-il arrêté 13 mesures de restriction (sans imagination véritable) pour riposter contre la pandémie ; après avoir affamé et exploité un peuple pendant des décennies, sans ironie Biya limite l’exercice de leurs activités sans rien leur proposer en compensation (eux qui sont pour la plupart des débrouillards et des sans-emploi).

On note également que les Camerounais de la diaspora qui ont décidé de retourner au pays avec le déclenchement de la pandémie vivent dans des conditions inappropriées ; ce qui choque lorsqu’on se rappelle tous les plaisirs fous que se permet la famille Biya avec l’argent du contribuable.

Le régime de Yaoundé mise « gros » sur la Communication. Le ministre de la Santé se montre très actif sur la toile à distraire les Camerounais avec des informations qui ne reflètent pas la réalité du terrain. Le corps médicale a indirectement été menacé par le gouvernement de prison s’il se permet d’entraver les mises en scène du régime Biya en déclarant les vrais chiffres et les noms des victimes du Covid-19 au Cameroun.

C’est au forceps que le ministre de la Santé a finalement reconnu le 26 mars qu’Achille Essome Moukouri, l’oncle de Parick Mboma est décédé du Covid-19 alors que l’international camerounais avait été pratiquement traité de menteur par les autorités camerounaises à travers la chaîne nationale lorsqu’il a fait l’annonce du décès de son proche le 23 mars. Un coup d’œil dans les autres pays d’Afrique ne laisse pas voir le même paysage. Au Sénégal, le Président Macky Sall est au four et au moulin afin de sensibiliser tous ses compatriotes.

Le président sénégalais s’est prêté comme acteur dans une vidéo où on le voit montrer le bon exemple en matière de prévention à ses compatriotes. Au-delà de la forte sensibilisation qu’il a menée, l’homme d’Etat a récemment initié certaines lois pour une lutte efficace contre le Covid-19. Il a entre autres initié un fonds de solidarité d’une valeur de 1000 milliards de FCFA devant permettre d’appuyer les familles et les acteurs majeurs de la lutte contre la pandémie au pays.

Plus proche de nous, on a le Président Gabonais Ali Bongo qui a commandé le matériel médical additionnel destiné aux personnels de santé, aux forces de défense et de sécurité, ainsi qu’à la population entière du Gabon. Du matériel qu’il a personnellement réceptionné à l’aéroport. Si au Cameroun on fait des polémiques parce que le gouvernement ne veut pas reconnaître que certaines personnalités sont atteintes du Covid-19 (Cavaye Yeguié Djibril), ce n’est pas géré de la même manière dans les autres pays.

En prenant exemple sur le premier ministre ivoirien Gon Coulibaly dont le cabinet a informé l’opinion qu’il se met en confinement après un contact avec un cas testé positif et l’exemple de la première victime du Coronavirus en RDC, le Directeur de Cabinet Adjoint de la Ministre de l’économie et Médecin Directeur de l’INSS KALAMU, Dr Dédié Bandubola, on comprend finalement que le gouvernement Camerounais ne souhaite voir mourir que le bas peuple et annoncer les chiffres.

La démission

Les autres moments de la vie du Cameroun l’ont souvent démontrés, le Coronavirus vient à nouveau confirmer comment un président a abandonné son peuple. Il ne lui accorde un intérêt que pendant les élections durant lesquelles il est mendiant des suffrages et surtout de la sympathie. Le Covid-19 permet de comprendre que Paul Biya a démissionné de ses responsabilités de garant de l’intégrité du Cameroun ou de premier défenseur du peuple camerounais.

Si l’argument de la délégation des pouvoirs va être brandi par ses thuriféraires pour justifier le silence de tombe de ce président vacancier, on peut finalement se demander pourquoi il a donc voulu être président du Cameroun s’il n’a plus les ressources ou le temps pour agir avec tact ? Il devrait par conséquent démissionner de ses fonctions s’il lui reste encore un brin d’honneur, à défaut d’avancer à pas comptés vers les nouvelles élections comme à son habitude ; il deviendra alors le président d’un cimetière (son peuple abandonné) et des prisons (ses véreux collaborateurs).

Source: Irius médias t A

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