Coronavirus : face aux réalités des Tchadiens

Ce que les tchadiens commencent à ressentir avec cette conjugaison de circonstances douloureuses, ne semble être que le début d’un calvaire bien sérieux. Au regard des statistiques qui ont fait osciller l’épicentre du mal, de la Chine à l’Italie pour caler  provisoirement et de façon crescendo aux USA,  tous les regards sont tournés vers l’Afrique. Et pour cause !

En  dehors de la malheureuse sortie des chercheurs français pour qui le continent noir serait un possible laboratoire d’expériences pour un mal qui décime outrageusement les sexagénaires basanés et autres yeux bridés et peaux blanches, notre perception est d’une toute autre réalité, sociale et économique, qui peut laisser pantois. Dans un pays qui vit de l’informel, les mesures prises par le gouvernement pour lutter contre le covid-19 ne sont rien d’autres que le coup de grâce pour abréger la souffrance du blessé. D’abord, l’eau demeure une denrée rare au Tchad  et l’accès à l’eau potable reste un défi majeur. Donc se laver les mains comme geste barrière à l’épidémie coronavirus, dans un pays où l’accès à l’eau est un problème massif, rend ce moyen peu opérationnel surtout que cet accès difficile à l’eau potable est probante dans les grandes villes  et plus difficile dans  les zones rurales. Puis l’électricité est un luxe et la majorité des tchadiens vits sans électricité, tout comme l’accès aux soins qui n’est pas à la portée de tous. Le premier problème lancinant et nécessaire est d’abord la viabilité économique. En effet, si les gens ne peuvent pas survivre à la maison, et si on ne les y aide pas, cela ne sera pas acceptable. Les tchadiens vivent au jour le jour, les femmes ménagères se débrouillent comme elles peuvent pour se nourrir et nourrir leurs enfants. Instaurer un couvre de 06 à 19h serait une catastrophe face à la pandémie du coronavirus.  C’est donc une ‘’mort programmée’’. En fait, personne ne s’est jamais posé la question de savoir ce que deviennent actuellement les milliers d’agents des firmes de jeux qui tirent leur pitance des maigres ristournes de recettes quotidiennes ? Ces milliers de « servants » dans les bars, les  alimentations, les gargotes, « hôtels », « restaurants », les tourne dos, engagés avec un salaire aléatoire ? Ce que deviennent ces milliers de petits commerçants qui n’attendent que la fin de la journée pour prélever une pécule congrue pour le repas ? En tout état de cause, il semble que ceux qui tirent leurs affaires du jeu sont les forces chargées de veiller à l’application desdites mesures. N’en faisant qu’à leur tête, ils rançonnent, ponctionnent, arnaquent les pauvres citoyens. Mais, pour combien de temps. A ce rythme, la pandémie sera difficile à freiner par les gestes barrières préconisés ‘’se laver les mains’’.

Allafi Amadou NGANANSOU 

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