Comment peut-on expliquer la mise sur les carreaux des Hommes politiques Massa ?

On se souviendra avantageusement que l’ère de la gestion politique du Mps avait mis au premier plan, d’imminents hommes politiques Massa. Si on se le permet, parce que comme tels, les plus en vue sont des militaires ayant trimé dans la chose, de l’époque du Conseil supérieur militaire et sous le système Hissein Habré. Pour mieux cerner l’affaire, il faut prendre un peu de recul, sans vouloir faire dans l’exhaustif, pour se faire une petite idée.

Nos petites investigations nous apprennent qu’en ces premières années d’indépendance du Tchad, Bongor a été l’épicentre des rencontres politiques du PPT RDA, avec comme chef évidemment François Tombalbaye. À cette époque, les Massa étaient confondus dans la masse populaire désignée par le patronyme de « banana », un terme qui ne signifiait pas autre chose que mon ami et désignait les hommes au-delà des seules frontières du Mayo-Kebbi. Et le chef politique de l’époque désignait sous le vocable de « sabi », ses camarades d’entre lesquels, nous citerons entre autres,  Souaré Bernard, Pircolsou Benoit qui en a fait un témoignage éloquent malheureusement non publié à ce jour, Golo Toussou, Dobio Benoit qui nous a légué ces confidences et bien d’autres anecdotes assez croustillantes avant de nous tourner définitivement le dos. Des politiciens civils, si un glissement malencontreux de langage et une compréhension instrumentalisée des lexiques ont tourné au ridicule les banana, il n’en est pas du reste de « sara »,  aujourd’hui doigté comme un pestiféré, un  traitre amorphe et « ventrocrate ». Ce n’est ni pour dédouaner les uns et les autres, mais notre devoir d’informer nous oblige de dire ce qui est vrai et avéré vrai.

Un autre pan de nos recherches nous apprend que Bongor a abrité le premier collège du Tchad, qui n’a pas d’égal en production de chefs d’État,  après que la première école fut refusée par le Kanem. Évidemment, y convergeront des enfants de la sous régions du Tchad, de l’Oubangui-Chari et de l’Adamaoua. Feu Ahidjo y a été élève, interne. Il se rapporte également qu’entre Barthélemy Boganda et David Dacko de la RCA, un d’entre eux y a été élève. Léon Mba qui a ramené deux épouses d’origine tchadienne ou Albert Bernard Bongo du Gabon y aurait séjourné également. Mais bien sûr que Idriss Déby Itno, après ses péripéties de Faya-Largeau, d’Abéché y a échoué à l’internat avec comme compagnons, Loum Hinansou Laïna, et d’autres avec qui il a tissé de solides amitiés, jusqu’à l’école des officiers avant que son séjour français pour l’école de l’air ne les sépare. De raison ou d’intérêt, une deuxième génération de politiciens, issus des rangs de l’armée s’est fondée.

On se souviendra qu’après son entrée à N’Djamena, une bonne place a été faite aux amis et condisciples. Les militaires de la trempe de Loum Hinansou Laїna, Routouang Yoma Golom, et leurs cousins civils comme l’administrateur et le magistrat Laouna Gong Raoul, Moctard Nganansou, Hinsou Hara et l’enseignante Kalbansou Derssou,  ont occupé de hautes fonctions jusqu’à ce que leur compagnon ne les éclipse durablement. Lorsqu’on sait que l’homme Massa est un homme d’une amitié sincère, quand bien même qu’intimement il peut vous jouer des tours amicaux qu’il vous dévoile lorsque vous ne vous en apercevez pas, il n’est pas évident qu’on pense que ces hommes aient fauté au point d’être incriminés, condamnés. Il est vrai que dans la société humaine, certains membres se distinguent par leur excentricité, nous avons connus quelques  cas de sortie de route. Mais là ne peut être les raisons. Alors, on est en droit de se poser des questions : ces hommes ont-ils  décidé eux-mêmes de prendre des congés politiques ? Pas évident. Idriss Deby Itno les trouve-t-il peu efficaces ? Pas certain. Sont-ils victimes de cabales politiques ? C’est peut-être là,  la plus plausible des raisons, parce que des politiciens qui pullulent  et qui mettent IDI sous pression, chacun est enclin de médire de l’autre pour mieux se positionner. De ces genres de situation, les milieux politiques en excellent et nous sommes dans l’ambiance des couloirs du Palais rose, remplis des racontars rapportés par les courtisans et les innombrables conseillers. Il est naïf de croire que le milieu politique est sain. C’est toute la marmite bouillante de faussetés, de mensonges, de trahisons, de coups bas.  Ils auraient sans doute été noircis par des médisances de certains jeunes politiciens, en mal de pouvoir.  

Par ALLAFI AMADOU NGANANSOU